samedi 29 octobre 2011

Patrick Bailly-Maître-Grand au Quai


 LES MAXIMILIENNES (1999)
Invité par Anne Immelé, Patrick Bailly-Maître-Grand a présenté ses images aux étudiants du Quai, école supérieure d'art de Mulhouse. Secrets de fabrication, magie, éblouissement sont au programme. La poétique de l'immémorial et de l'éphémère est à l'oeuvre dans cette oeuvre en constant hommage à  la photographie du 19e siècle, celle de William Henry Fox Talbot ou de Jules-Etienne Marey. La mort : le mot de sera jamais directement prononcé par Patrick Bailly-Maître-Grand, pourtant elle est visible dans les séries successivement projetées. Le photographe préfère parler de tragique, de vanité, d'éternité pour déployer ses différents visages. Les Morphés apparaissent tels des masques mortuaires lumineux : "un blanc paradisiaque". Le tragique transparaît dans Formol's band et la figure du revenant ou du fantôme de l'histoire, apparaît dans la chemise de Maximilien ( Les maximiliennes ). L'attrait pour l'éphémère se traduit dans les séries consacrées aux insectes, dans une longue contemplation des mouches, des fourmis et des araignées. Concernant Les longues vanités, Patrick Bailly-Maître-Grand écrit  : "Pour évoquer la mort, on parle de disparition ou bien de traversée du fleuve Styx. J'aime cette idée d'évaporation ou de croisière car elle suppose, en adieu, une lente dissolution du temps qui berça tous nos gestes, avant. Ici un crâne passe du positif au négatif, du jour à la nuit, via l'artifice technique de la solarisation progressive. De par ce procédé, cette image contient donc un autre temps, différent et superposé à celui de la prise de vue proprement dit. Un temps long. Un écho à la mythologie et à ce Kronos qui, gardien des heures, dévorait aussi ses enfants."
Cette rencontre précède l'exposition de Patrick Bailly-Maître-Grand et Laurence Demaison à la  Galerie de La Filature, scène nationale de Mulhouse. Vernissage le  2 novembre à 19h, précédé de la conférence de Muriel Berthou Crestey à 18h.

jeudi 20 octobre 2011

UNDER DESTRUCTION

Adrian Villa Rojas, Poems for Earthlings. Photo Anne Immelé
"Marchant dans le jardin des Tuileries, la vue du promeneur est interpellée par une ligne massive qui s'avère être un volume lorsque l'on s'approche. Ce volume s'apparente à une valeur d'usage (conduit d'évacuation des eaux usées ? Oléoduc ?). Une telle disgrâce ne peut qu'être le produit de l'utilitaire. Or il n'en est rien, il s'agit d'une oeuvre d'art, celle d'Adrian Villa Rojas, intitulée Poems for Earthlings. En s'approchant de cet ouvrage imposant et monumentale, le spectateur est frappé par sa fragilité : réalisée en argile, cette oeuvre est éphémère. Cette tension entre le monumentale et l'éphémère fait sens, comme les oeuvres en plâtres de Monica Bonvicini (Plastered 1998). L'altération de la matière sous l'effet du temps fait son oeuvre, l'argile s'effrite; le spectateur se rappelle alors la minéralité de ce temple filmé par Jean-Daniel Pollet dans BASSAE, il se souvient que :  "tout retournera donc à la boue, à la cendre. Rien ne peut défier le temps." Combien de temps faudra-t-il pour détruire cette oeuvre de Villar Rojas ? Le promeneur des Tuileries ne pourra pas le savoir car un mois ne suffit pas à opérer une destruction physique. La destruction devient imaginaire, appartenant à cet univers de la fascination pour une ruine qui n'existe pas encore, une ruine en devenir. Il ne lui reste plus qu'à contempler Bassae, ruines bien réelles, filmées par Pollet en 1964." A.Immelé





Adrian Villa Rojas, intitulée Poems for Earthlings
08/09/2011 - 24/10/2011 au Jardin des Tuileries, Paris


dimanche 16 octobre 2011

Table de travail lors de la mise en page pour les éditions
TWIN CITIES