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jeudi 20 octobre 2011

UNDER DESTRUCTION

Adrian Villa Rojas, Poems for Earthlings. Photo Anne Immelé
"Marchant dans le jardin des Tuileries, la vue du promeneur est interpellée par une ligne massive qui s'avère être un volume lorsque l'on s'approche. Ce volume s'apparente à une valeur d'usage (conduit d'évacuation des eaux usées ? Oléoduc ?). Une telle disgrâce ne peut qu'être le produit de l'utilitaire. Or il n'en est rien, il s'agit d'une oeuvre d'art, celle d'Adrian Villa Rojas, intitulée Poems for Earthlings. En s'approchant de cet ouvrage imposant et monumentale, le spectateur est frappé par sa fragilité : réalisée en argile, cette oeuvre est éphémère. Cette tension entre le monumentale et l'éphémère fait sens, comme les oeuvres en plâtres de Monica Bonvicini (Plastered 1998). L'altération de la matière sous l'effet du temps fait son oeuvre, l'argile s'effrite; le spectateur se rappelle alors la minéralité de ce temple filmé par Jean-Daniel Pollet dans BASSAE, il se souvient que :  "tout retournera donc à la boue, à la cendre. Rien ne peut défier le temps." Combien de temps faudra-t-il pour détruire cette oeuvre de Villar Rojas ? Le promeneur des Tuileries ne pourra pas le savoir car un mois ne suffit pas à opérer une destruction physique. La destruction devient imaginaire, appartenant à cet univers de la fascination pour une ruine qui n'existe pas encore, une ruine en devenir. Il ne lui reste plus qu'à contempler Bassae, ruines bien réelles, filmées par Pollet en 1964." A.Immelé





Adrian Villa Rojas, intitulée Poems for Earthlings
08/09/2011 - 24/10/2011 au Jardin des Tuileries, Paris


mardi 22 mars 2011

UNDER DESTRUCTION




The current state of the world continues to send me to the Under Destruction exhibition, view last January in Tinguely Museum and Tinguely's "Study for an End of the World".//
L'état actuel du monde ne cesse de me renvoyer à l'exposition Under Destruction, vue en janvier dernier au Musée Tinguely (Bâle) et aux travaux de Tinguely comme ses "études pour la fin du monde".//
Under Destruction is a group exhibition, featuring twenty internationally known contemporary artists, that examines the use and role of "destruction" in contemporary art. Fifty years after Jean Tinguely's historic Homage to New York (1960) the present exhibition proposes a series of alternative approaches to a theme traditionally associated with the more spectacular and inherently protest-oriented work of Jean Tinguely, Gustav Metzger and others in the 50s and 60s. "If nothing can be created, something must be destroyed", is how Rosalind Krauss succinctly summarized Georges Bataille's La part maudite (The Accursed Share, 1949). While this phrase can basically describe the ethos of Under Destruction, the exhibition raises the stakes normally linked with such a deleterious theme. Not only does it explore the various modes of destruction in art, but, more importantly, it also addresses to what ends it is implemented. Indeed, the exhibition reflects on the subject from a series of angles, perceiving destruction as everything from a generative force to environmental memento mori, and from consumer fallout to a form of poetic transformation.
Predominantly kinetic, the show largely consists of works whose mechanisms reveal themselves in real time to the viewer. The strikingly spectacular nature of some works is complemented by an unexpected sense for subtlety and quietude in other works, the combination of both progressively revealing the rich diversity of destruction in contemporary art. Under Destruction can be divided up into a series of overlapping themes and categories, which are anything but hard and fast, and which inevitably blur in and out of one another.
/// Under Destruction est une exposition collective organisée autour des œuvres de vingt artistes contemporains de renommée internationale, qui examine le rôle et l'usage de la « destruction » dans l'art contemporain. Cinquante ans après l'historique Hommage à New York (1960) de Jean Tinguely, la présente exposition propose une série d'approches alternatives à cette thématique traditionnellement associée à l'œuvre plus spectaculaire et fondamentalement contestataire de Jean Tinguely, de Gustav Metzger et de quelques autres dans les années 1950 et 1960. «Si rien ne peut être créé, commençons par détruire», disait lapidairement Rosalind Krauss en résumant en peu de mots La part maudite de Georges Bataille (1949). Cette phrase n'est pas sans rapport avec le propos de Under Destruction, mais l'exposition dépasse les associations qu'évoque normalement un sujet aussi délétère. Non contente de fouiller les diverses instances de destruction dans l'art, elle cherche à en comprendre les finalités. En effet, l'exposition se penche sur le sujet sous de multiples aspects, qui vont de la destruction en tant que force générative au memento mori, des rebuts de notre ère de consommation à une mode de transformation poétique. Cinétique avant tout, elle privilégiera les œuvres dont le mécanisme se révèle en temps réel au visiteur. Aux manifestations spectaculaires prévisibles se mêlera une note plus inattendue de subtilité et de calme, dont la combinaison fera apparaître de façon graduelle la variété de la destruction dans l'art contemporain.