LES MAXIMILIENNES (1999) |
Invité par Anne Immelé, Patrick Bailly-Maître-Grand a présenté ses images aux étudiants du Quai, école supérieure d'art de Mulhouse. Secrets de fabrication, magie, éblouissement sont au programme. La poétique de l'immémorial et de l'éphémère est à l'oeuvre dans cette oeuvre en constant hommage à la photographie du 19e siècle, celle de William Henry Fox Talbot ou de Jules-Etienne Marey. La mort : le mot de sera jamais directement prononcé par Patrick Bailly-Maître-Grand, pourtant elle est visible dans les séries successivement projetées. Le photographe préfère parler de tragique, de vanité, d'éternité pour déployer ses différents visages. Les Morphés apparaissent tels des masques mortuaires lumineux : "un blanc paradisiaque". Le tragique transparaît dans Formol's band et la figure du revenant ou du fantôme de l'histoire, apparaît dans la chemise de Maximilien ( Les maximiliennes ). L'attrait pour l'éphémère se traduit dans les séries consacrées aux insectes, dans une longue contemplation des mouches, des fourmis et des araignées. Concernant Les longues vanités, Patrick Bailly-Maître-Grand écrit : "Pour évoquer la mort, on parle de disparition ou bien de traversée du fleuve Styx. J'aime cette idée d'évaporation ou de croisière car elle suppose, en adieu, une lente dissolution du temps qui berça tous nos gestes, avant. Ici un crâne passe du positif au négatif, du jour à la nuit, via l'artifice technique de la solarisation progressive. De par ce procédé, cette image contient donc un autre temps, différent et superposé à celui de la prise de vue proprement dit. Un temps long. Un écho à la mythologie et à ce Kronos qui, gardien des heures, dévorait aussi ses enfants."
Cette rencontre précède l'exposition de Patrick Bailly-Maître-Grand et Laurence Demaison à la Galerie de La Filature, scène nationale de Mulhouse. Vernissage le 2 novembre à 19h, précédé de la conférence de Muriel Berthou Crestey à 18h.
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