jeudi 30 septembre 2010

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"Sterben, bilden : singulière proximité d'un "je (me) meurs" et d'un "je (m')image"


Jean-Luc Nancy, "L'imagination masquée"










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samedi 25 septembre 2010

70 ans de la mort de W.B.




"... la route qui menait à Port-bou, à pied, par-delà la montagne, relativement courte et point trop pénible, était bien connue, et la police frontalière française ne la gardait pas. Mais pour Benjamin, qui était malade du coeur, cela devait signifier un grand effort, et il est sans doute arrivé dans un état grave d'épuisement. Lorsque le petit groupe de réfugiés auquel il s'était joint atteignit la frontière espagnole, il se révéla soudain que les Espagnols avaient ce jour-là fermé la frontière et que les douaniers ne reconnaissaient pas les visas fait à Marseille. Les réfugiés devaient donc retourner en France le jour suivant par le même chemin. Benjamin se suicida durant la nuit, et ces compagnons furent alors autorisés par les gardes-frontière, quelques peu impressionnés, à gagner le Portugal. L'embargo sur les visas fut levé quelques semaines plus tard. Un jour plus tôt, Benjamin serait passé sans difficulté; un jour plus tard, on aurait su à Marseille qu'il n'était pas possible à ce moment de passer en Espagne. C'est seulement ce jour là que la catastrophe était possible."
Hannah Arendt, Walter Benjamin, 1892-1940 

Walter Benjamin s'est donné la mort il y a 70 ans, à Port Bou dans la nuit du 25 au 26 septembre. 
Expecting repatriation to Nazi hands, Walter Benjamin killed himself with an overdose of morphine tablets on the night of 25 September 1940, yet the official Portbou register records 26 September 1940 as the official date of death.