mardi 1 décembre 2009

Jean-Christophe Bailly, "L'Instant et son ombre"

The Haystack, Pencil of Nature de W. H. Fox Talbot

A partir des premières images photographiques de W. H. Fox Talbot et de celles du souffle fixateur de la bombe atomique à Hiroshima, Jean-Christophe Bailly mène une réflexion sur la présence de l'ombre dans la photographie et son articulation avec l'apparition de l'image photographique. Cette conférence présente les problématiques développées dans le livre "L'Instant et son ombres" (Le seuil, 2008). L'une des 24 planches du Pencil of Nature de W. H. Fox Talbot, le premier livre de photographies jamais publié, montre une meule de foin contre laquelle est posée une échelle dont l'ombre se découpe avec netteté. De cette photographie émane une force singulière, qui permet d'interroger l'apparition de l'image, et ce qu'elle garde du temps qui s'écoule. L'ombre portée est, dans ce cadre, l'objet d'un vertige tout particulier. Qu'est-ce qu'une prise photographique, qu'est-ce qui s'y dépose ? À partir des images de Talbot, mais aussi de celles de Hiroshima et de l'homme soufflé, Jean-Christophe Bailly élabore un véritable récit de formation qui interroge la puissance fictionnelle de ces apparitions. Entre la paix de la campagne anglaise et la violence anéantissante de la bombe atomique, c'est tout le destin de la photographie qui se joue.
Écrivain, éditeur, essayiste, poète et philosophe, Jean-Christophe Bailly est né en 1949 à Paris. Proche des recherches sur le théâtre, la peinture, l'architecture ou encore l'urbanisme, il travaille régulièrement avec des metteurs en scène (Georges Lavaudant, Gilberte Tsaï, Klaus Michael Grüber,...), et des peintres. Il enseigne à l'Ecole Nationale Supérieure de la Photographie d'Arles, et à l'Ecole Nationale Supérieure de la Nature et du Paysage de Blois. Outre ses textes littéraires et philosophiques, Jean-Christophe Bailly a publié plusieurs monographies sur des artistes contemporains et de nombreux essais sur la peinture, l'architecture et le théâtre. Parmi ses principaux ouvrages, citons Regarder la peintureLa ville à l'oeuvre,  La Légende dispersée, La Comparution (avec Jean-Luc Nancy),  Le Champ mimétiqueL'apostrophe muette,  Le Versant animal et L'atelier infini: 30.000 ans de peinture. L'Instant et son ombre est son premier essai sur la photographie.
Conférence de Jean-Christophe Bailly,
Invité par Anne Immelé,
salle Jean Besse de La Filature, scène nationale de Mulhouse

4 février 2009 à 18h entrée libre

mardi 2 juin 2009

Anne Immelé, But ... the Clouds / Que...nuages



© Anne Immelé, But... the Clouds, Wattwiller (FR), FEW 2009
"Choosing the clouds is caressing the ephemeral, the  fleeting. I wanted to evoke  the unavoidable course of time by focusing on the movement of clouds. I noticed that they are many  flag-bearers in the village (Wattwiller, France), so I asked the inhabitants to swap their national flags for flags representing clouds.  A  movement is created between the flags  scattered across the village. The poetic floating of these  clouds invites the visitor to ponder his mortal nature and the identity of a nation."/  "Choisir les nuages, c'est caresser l'éphémère, le fugace, c'est figer ce qui change continuellement. Par le mouvement des nuages, c'est le déroulement immuable du temps que j’ai souhaité  évoquer. Frappée par le nombre important de porte-drapeaux qui subsistent à Wattwiller, j’ai sollicité les habitants pour y faire pavoiser ces images plus éthérées que les couleurs nationales. Une circulation se crée alors entre ces différents points disséminés au hasard des emplacements dispersés dans le village. Le flottement poétique de ces nuages invite le visiteur à se questionner sur sa nature mortelle tout autant que sur ce qui fonde le caractère identitaire d'une nation." A.I

jeudi 14 mai 2009

Ateliers ouverts 2009

© Anne Immelé



ANNE IMMELE ATELIERS DE LA VILLE DE MULHOUSE


INSTALLATION, PHOTOGRAPHIE, VIDEO
17, RUE JACQUES PREISS 
68100 MULHOUSE 
T. 0699738180 - 

Présentation de la série « les antichambres » livre à paraître aux éditions filigranes, en Mai 2009.



ATELIERS OUVERTS 16-17 / 23-24 mai 2009 14-20h

lundi 4 mai 2009

Anne Immelé Die Vorzimmer / Les Antichambres




© Anne Immelé, Images extraites des Antichambres
p.8 et 9

Die im Buch Les Antichambres – die Vorzimmer versammelten Fotos zeigen funktionelle Architekturarten, die von Leere geprägt sind. Ein Abstand zwischen den Gebäuden und deren Funktion hat sich gebildet und dies schafft eine Spannung. Dieser Abstand besitzt eine der grundlegenden Eigenschaften der Fotografie : die Distanz - der Bruch zwischen der Wirklichkeit und ihrer fotografischen Darstellung. Diese Distanz ist ein Riss, ein Spalt zwischen der Wirklichkeit und seiner Darstellung. Jochen Gerz bezeichnete diesen Raum als no man’s land –  zugleich mentaler und fiktiver Raum. Um es anders zu sagen, ein Raum von Wahrnehmungen, von den Gedanken bewohnt. Dieser Raum hat dieselbe Funktion wie der See, dessen Form man in Stadtansichten wieder findet. Wie bei diesem Fußballfeld  oder bei diesem betonierten Raum mitten im Rasen, oder noch bei diesen Pflanzen im Vordergrund.

© Anne Immelé, Images extraites des Antichambres 
p.21 et 53

Die Vorzimmer sind Bilder, die einen Stand der Dinge zeigen. Trotz ihres unbeweglichen, feierliches Aussehens, sind es unruhige Mächte, die ich zu berufen vermag. Die städtischen Landschaften zeigen uns neue Wohnungen Parkplätze, Bauplätze, unbestimmte Orte, aber alle werden durch etwas bestimmt, das ich « Nivellieren » nennen würde.  Häufig handelt es sich um das Einebnen im geografischen Sinne, der Boden, der eingeebnet wurde, um darauf ein Hochhaus zu bauen. Bei diesen Hochhäusern handelt es sich auch um die soziale Nivellierung. Bei ihnen gehört nämlich keine Diversität, keine Besonderheit. Sie zeigen uns vielmehr, was dem Bereich der Änhlichkeit, der Gleichheit gehört. Eine Gleichmäßikeit, ein peinlich organisiertes Formatieren. Die Portraits spielen mit dem Bruch zwischen dem Äußeren – der Oberfläche des Gesichtes, die von der Kamera aufgenommen wird – und des Inneren – immer unzugänglich. Bei diesem Bruch geht etwas vor, was ich als Zusammenbruch, Auflösung deute. Das Bild des Sees ist nie weit weg… Die Seeoberfläche, wie die Oberfläche des Gesichtes lässt unzugängliche Tiefen ahnen. Hinter diesen Bildern des Stillstands, lauern drohende Mächte auf uns. (Traduction Sabine Clochey)








© Anne Immelé, Images extraites des Antichambres
p.50, 18, 51

 Les photographies réunies dans le livre Les Antichambres, montrent des architectures fonctionnelles empreintes de vacuité. Une disjonction ou un écart, entre les bâtiments et leur fonction s’est opérée et cela produit une tension. Cet écart est proche de l’une des caractéristiques photographiques essentielles : la distance –  cette brèche entre le réel et sa représentation photographique. Cette distance est une faille, un interstice entre le réel et sa représentation. Jochen Gerz qualifiait cet espace de no man’s land –  espace à la fois mental et imaginaire. Pour le dire autrement, un espace de perceptions investi par la pensée. Cet espace a la même fonction que le lac, dont on retrouve la forme dans des vues urbaines comme ce terrain de foot  ou cet espace bétonné au milieu d’une pelouse, ou encore ces herbes enserrées au premier plan.


© Anne Immelé, Images extraites des Antichambres, p.28


Les Antichambres sont des images qui montrent un état des choses, un état des lieux. Malgré leur apparence immobile et hiératique ce sont des forces intranquilles que je souhaite convoquer. Les paysages urbains nous montrent des habitations récentes, des parking, des chantiers, des lieux incertains, mais tous sont caractérisés par ce que je nommerais le "nivellement". Souvent il s'agit de nivellement au sens géographique du terme, nivellement du sol qui a été aplani pour y construire un immeuble par exemple. Il s'agit également du nivellement social avec ces immeubles qui ne convoquent pas la diversité, la singularité mais nous montre obstinément ce qui est du registre de la similitude, du même. Une uniformité, un formatage méticuleusement organisé.  Les portraits jouent de la faille entre l'extériorité, la surface du visage enregistré par l'appareil photo et l'intériorité - toujours inaccessible. Dans cette faille, se joue quelque chose qui pour moi est du registre d'un effondrement, d’une dissolution. L’image du lac n’est jamais très loin… La surface du lac, comme la surface du visage laisse présager des profondeurs inaccessibles. Derrière ces images de suspension, derrière ces immobilisations, des puissances intranquilles  nous guettent.
Les Antichambres
photographies d'Anne Immelé
Texte de Corinne Maury
Parution : 04 Mai 2009
Collection : Hors Collection
Français
ISBN 13 : 978-2-35046-166-3
Format : 230 x 290
64 pages
Relié couverture cartonnée
34 photographies en couleur
30 €

lundi 6 avril 2009

Domodossola


© Anne Immelé

© Anne Immelé


Vues du train Bâle-Milan. Je me rends à l'imprimerie Grafiche SIZ de Verone pour l'impression du livre Les Antichambres chez Filigranes Editions. Arrêt à Domodossola, pour changer de train.

mercredi 4 février 2009

JEAN-LUC NANCY DIE ANNÄHERUNG / L'APPROCHE

© Anne Immelé, Lac blanc, extrait de la série des lacs
"Dieses stehende und ruhende Wasser des Sees ist der Ausgangspunkt meines Essays Die Annaeherung (2006). Und es war die photographische Arbeit von Anne Immele, speziell eine Serie von Seefotos, die mich dazu inspiriert hat. Man darf an dieser Stelle nicht unerwaehnt lassen, dass ich einen Text fur sie geschrieben habe, der in dem Fotobuch WIR (2003) erschien. Der Gesamteindruck dieser Fotos, unter denen es bereits einige Bilder von Seen, sowie von Wasserbecken in Zoos gab, und darueber hinaus von Wasserlachen und Schwimmbaedern (es gab auch andere Fotos, ohne Wasser) – dieser Eindruck legt es nahe, von ihrer Eigenart als einer Art zu sprechen, die Dinge ruhig zu stellen, gleich zu machen und in die Laenge zu ziehen, all das in einem ziemlich konstant grauen oder verblassenden Licht. Ich habe meinen Text Stehendes Licht (Lumiere Etale) genannt. Etale ist im Franzoesischen ein Adjektiv, das im Begriff Stauwasser (oder auch Stillwasser) jene Phase im Zyklus von Ebbe und Flut bezeichnet, die sich zwischen das Ende des auflaufenden Wassers und den Anfang des ablaufenden Wassers schiebt. Der Wellengang wird sanfter, eine Spannung wird spuerbar, ein gewisses instabiles Gleichgewicht, das aber eine Pause einleitet." Jean-Luc Nancy GANZE TEXT IN BERLINER GAZETTE  Das liegende Auge


© Anne Immelé La série des lacs, CCAM, 
scène nationale de Vandoeuvre-les-Nancy, 2004

«  Photo, instantané : au lieu de moi, le monde. Car le monde, l’ouvert, le grand espacement, c’est moi, c’est mon extension, ma dilatation, mon éloignement. C’est mon départ et mon arrivée. C’est mon allée-venue, c’est mon approche, c’est ce qui s’approche de moi. » Jean-Luc Nancy, L'approche, éditions de La Phocide, Strasbourg./ 
« Foto, Momentaufnahme ; an meiner Stelle – die Welt. Denn die Welt, das Geöffnete, der große Abstand, das bin ich, das ist mein Aufbuch und meine Ankunft. Das ist mein Gehen und mein Kommen, das ist meine Annäherung, das ist das, was sich mir annähert. » Jean-Luc Nancy, Die Annäherung, Salon Verlag, Cologne.


lundi 26 janvier 2009

L’inconnue de la Seine



« Quand je résidais à Eze, dans la petite chambre (agrandie par une double perspective, l’une ouverte jusqu’à la Corse, l’autre par-delà le Cap Ferrat) où je demeurais le plus souvent, il y avait (elle y est encore), pendu au mur l’effigie de celle qu’on a nommée « l’inconnue de la Seine » une adolescente aux yeux clos, mais vivante par un sourire si délié, si fortuné (voilé pourtant), qu’on eût pu croire qu’elle s’était noyée dans un instant d’un extrême bonheur. Si éloignée de ses œuvres, elle avait séduit Giacometti au point qu’il recherchait une jeune femme qui aurait bien voulu tenter à nouveau l’épreuve de cette félicité de la mort. »
 Maurice Blanchot, Une voix venue d'ailleurs

« le mouleur que je visite chaque jour a deux masques accrochés près de sa porte. Le visage de la jeune qui s'est noyée, que quelqu'un a copié à la morgue parce qu'il était beau, parce qu'il souriait toujours, parce que son sourire était si trompeur ; comme s'il savait. »


Rainer Maria Rilke, Les carnets de Malte Laurids Brigge

jeudi 15 janvier 2009

Les Antichambres, Freiburg


Anne Immelé, Les Antichambres, T66, Freiburg




Ausstellung Nr. 601 des Kulturwerks T66 des BBK-Südbaden
in Zusammenarbeit mit dem Centre Culturel Française Freiburg, CCFF

Anne Immelé     

16.01. - 20.02.2009

T66 kulturwerk + Centre Culturel Francaise Freiburg (CCFF)