jeudi 29 décembre 2016

Julien Magre "je n'ai plus peur du noir" / ART PRESS 440




Chronique autour du livre "je n'ai plus peur du noir" de Julien Magre, Filigrane Editions, dans le Art Press de Janvier 2017 :
"Si l’œuvre photographique de Julien Magre s’inscrit
dans un parcours biographique – ses séries relevant
de la chronique familiale et amicale –, elle possède
aussi une dimension filmique qui surgit dans
la (re-)construction de lieux singuliers et évocateurs
comme la forêt. Troubles, paru en 2015, était
une fiction le long d’une autoroute dans un climat
d’angoisse nocturne. Je n’ai plus peur du noir
est un dur retour à l’existence dans ce qu’elle
a de plus inacceptable : l’indicible expérience
de la perte d’un enfant, Suzanne, âgée de 7 ans,
atteinte d’une leucémie. « J’ai vu ma fille mourir
sous mes yeux, il faisait beau ce jour-là »,
écrit Julien Magre sur son site. Le livre reprend
cette dualité entre la mort et la vie : deux séquences
se succèdent, l’une volontairement obscurcie,
la suivante nimbée par la lumière de l’été
et des vacances. Au milieu du livre, une page
noire et une page blanche. Cette métaphore
du passage de l’ombre à la lumière s’accompagne
de captations photographiques privilégiant le poids
des choses et des moments. Les premières images
de paysages brumeux, assombris, aux teintes
étouffées, installent un climat de pesanteur
existentielle. Suivent les photographies prises
par Julien Magre avec Suzanne. L’univers
hospitalier y est mis à distance au profit d’une
attention poétique aux objets de l’enfance.
On retrouve le ballon rose des séries précédentes,
mais son caractère ludique et léger est rendu grave
par le traitement en noir et blanc. Des visages
apparaissent, des gestes se produisent dans
la pénombre, une solitude absolue est ressentie,
en même temps que les liens forts qui rapprochent
les membres de la famille. « Papa, depuis que
je suis à l’hôpital, je n’ai plus peur du noir »,
écrit Julien Magre, dans le poème Le jour d’avant."
Anne Immelé,
décembre 2016 pour Art Press 

mardi 6 décembre 2016

BORDER CROSSING / REGIONALE 17


© Anne Immelé, But...the clouds, 2016, 120 x 80 cm
© Anne Immelé, But...the clouds, 2016, 120 x 80 cm X 2

Pour l’exposition « Border Crossing », (curator : Andreas Frick und Martina Siegwolf) Anne Immelé continue la dissémination des drapeaux-nuages. 7 drapeaux-nuages sont installés dans l'espace des trois frontières (France-Allemagne, Suisse), ils invitent à un parcours transfrontalier : à Bâle ( Werkraum Warteck Burgweg 7-15 ; Gymnasium Leonhard, Kohlenberg 17 (beim Barfüsserplatz)St. Johanns-Vorstadt 38 (bei der Johanniterbrücke, à Weil-am-Rhein (Kesselhaus, Am Kesselhaus 13), à Hégenheim (FABRIKculture, 60 rue de Bâle), à Hombourg (devant la mairie, rue principale), à Mulhouse (Motoco, Bât75, site DMC, 13 Rue de Pfastatt). Le drapeau-nuage est un drapeau mondial, en écho à l’importance du transfrontalier, du flux et de l’échange entre tous les peuples. Ce drapeau questionne le rapport entre l’universel et le particulier, entre le local et le global. Le drapeau-nuage est aussi un appel poétique. L’image des nuages nous emmène toujours ailleurs, plus loin, par-delà les frontières des hommes. Les nuages incarnent la liberté, ils transgressent les territoires définis. Les nuages agissent comme appel vers l’infini, par-delà les frontières érigées par les hommes, qu’il s’agisse de frontières réelles ou symboliques.
DE Projekt “Regionale 17: Border – Crossing”:
 Grenzen überschreiten, zwischen Ländern, Medien, Generationen und Institutionen ist das Thema der diesjährigen Regionale in der FABRIKculture in Hégenheim, kuratiert von Andreas Frick und Martina Siegwolf. Die Künstlerin Anne Immelé aus Mulhouse verbindet mit ihrem Fahnenprojekt "But….the Cloud" 2016 Frankreich, Deutschland und die Schweiz über den Luftraum. An verschiedenen Orten der Region sind Fahnen platziert auf denen Wolken und Himmel zu sehen sind. Fahnen markieren Orte und stehen als Flaggen für Nationalstaaten, territoriale Grenzen und kollektive Zugehörigkeit und Identitäten. Eine dieser Fahnen wird in Basel auf dem Malzsilo des Werkraum Warteck pp, eine am Gymnasium Leonhard am Barfüsserplatz und eine im St. Johann bis Mitte/Ende Januar zu sehen sein.