"Photographier les nuages, c’est montrer ce que chacun peut voir librement. Le spectacle des nuages est accessible à tous et à tout moment. Les nuages sont un appel à l’imagination, au sens où Bachelard l’entendait : « elle est plutôt la faculté de déformer les images fournies par notre perception, elle est surtout la faculté de nous libérer des images premières, de changer les images ». Transformer l’image d’un nuage par l’imagination est une activité courante de l’esprit, qui vagabonde à son tour : la mobilité de la pensée en écho à la mobilité des nuages. Si l’image du nuage est associée à la rêverie, elle n’en est pas moins associée à celle de notre nature périssable, mortelle, comme dans les memento mori. Le mouvement des nuages semble le plus à même de figurer la vulnérabilité, la nature instable et mortelle de tout être ou chose." extrait de "Figures de l’éphémère. Sur la dimension de memento mori de la photographie", que j'ai publié en 2012.