samedi 10 avril 2010

Anne Immelé / Les Antichambres / Memento Mori / Paysages immobiles

© A.Immelé, Les Antichambres, Espace Malraux


"Les antichambres " sont des images qui montrent un état des choses, un état des lieux. Ces images pourraient paraître calmes, sereines, harmonieuses, reposantes... or j'espère qu'il n'en est rien. Malgré leur apparence immobile et hiératique ce sont des forces intranquilles que je souhaite convoquer. Les paysages urbains nous montrent des habitations récentes, des parking, des chantiers, des lieux incertains, mais tous sont caractérisés par ce que je nommerais le "nivellement". Souvent il s'agit de nivellement au sens géographique du terme, nivellement du sol qui a été aplani pour y construire un immeuble par exemple. Il s'agit également du nivellement social avec ces immeubles qui ne convoquent pas la diversité, la singularité mais nous montre obstinément ce qui est du registre de la similitude, du même. Une uniformité, un formatage méticuleusement organisé.  Les portraits jouent de la faille entre l'extériorité, la surface du visage enregistré par l'appareil photo et l'intériorité - toujours inaccessible. Dans cette faille, se joue quelque chose qui pour moi est du registre d'un effondrement.


© A.Immelé, Paysages immobiles
Les "paysages immobiles" sont des images saisies dans mon quotidien, dans les rues et les lieux qui me sont familières. Il s'agit de scruter "l'étendard du réel" pour mieux l'éclipser peut-être.

© A.Immelé, memento mori


Memento mori,  séquence présentée ici pour la première fois, associe des photographies numériques récentes avec de petits tirages argentiques et polaroïd, utilise aussi la projection diapositive. Memento mori questionne la photographie elle-même dans son processus d'apparition et dans son rapport au temps. Son rapport à l'instant photographié, à la proximité instaurée avec un instant éphémère. Si l’instant photographié est toujours déjà passé, l’image nous reste, fixant un instant qui n’en finit pas. La dimension temporelle de la photographie se noue au moment de la prise de vue, mais elle se joue également dans le regard porté rétroactivement sur des images accumulées, qui se chargent d’une dimension affective et mémorielle nouvelle.  Exposer à Colmar qui est ma ville natale n'est pas sans conséquence avec le fait d’y montrer cette série et d’anciennes photographies, et parmi elles l’une de mes premières photographies, prise à Colmar, rue Wilson en 1989." Discours lors du vernissage.



Anne Immelé, Exposition Du 10 avril au 30 mai 2010
L’Espace d’Art contemporain André Malraux , 4 rue Rapp, 68000 Colmar

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